Le secteur belge de l’assurance fait preuve de résilience

Selon les premières estimations du secteur belge de l’assurance - basées sur des données portant sur la période allant jusqu’en septembre 2019 -, le secteur réalise à nouveau un beau chiffre d’affaires en 2019. C’est ce qui ressort du rapport annuel 2019 de l’union professionnelle Assuralia.

Après avoir franchi pour la première fois le cap des 28 milliards d’euros en 2018, l’encaissement du secteur belge de l’assurance poursuivra sa progression pour s’établir à 29,5 milliards d’euros en 2019, soit une hausse de 4,4 %. Tant l’assurance vie que l’assurance non-vie affichent une croissance en 2019.

Les assurances de dommages enregistrent en 2019 une croissance de 3,5 % et restent toujours rentables. « Ainsi, les assurances restent abordables pour le client qui peut compter en même temps sur la qualité du service », déclare Hans De Cuyper, le président d’Assuralia.

L’encaissement de l’assurance auto enregistre dans sa globalité une hausse de 1,7 % en 2019. « Les améliorations des équipements de sécurité et de l’infrastructure ont contribué à une réduction de la fréquence des accidents », selon Hans De Cuyper. La prime d’assurance moyenne au sein de la branche auto demeure stable depuis plusieurs années. En l’espace de 10 ans, l’automobiliste moyen réalise une économie de 53 euros par rapport à une prime qui aurait suivi l’inflation.

Au sein de l’assurance maladie, on remarque tout d’abord la forte croissance de l’encaissement de la branche revenu garanti (+ 5,8 %). « En revenu garanti, les assureurs remarquent ces dernières années une forte hausse du nombre de maladies de longue durée, dont une part importante est liée au burn-out et, d’une manière plus générale, à des troubles psychologiques », affirme Hans De Cuyper. « On constate que l’évolution de l’indice médical ne constitue pas une méthode parfaite pour faire face aux coûts croissants dans ce secteur important pour le citoyen ». 

Un autre constat remarquable est la hausse de 4,9 % de l’encaissement de l’assurance incendie. Cette croissance de 2 % supérieure à celle de 2018 est en partie imputable à l’indice ABEX qui est en hausse de 4,4 % en janvier 2019 par comparaison avec janvier 2018.

L’introduction de l’assurance obligatoire de la responsabilité décennale dans le secteur de la construction et l’extension de l’assurance obligatoire de la responsabilité à toutes les professions intellectuelles - c’est-à-dire également aux architectes, ingénieurs et coordinateurs de chantier en plus des entrepreneurs - stimulent la croissance de l’encaissement de l’assurance générale de la responsabilité civile (+ 5,3 %).

L’assurance sur la vie enregistre pour la deuxième année d’affilée une croissance honorable après le recul enregistré depuis 2012. Les assurances-vie individuelles à taux garanti (branches 21-22) progressent de 11,2 % en 2019. La branche 23, à savoir les assurances-vie liées à des fonds d’investissement, vit des temps plus difficiles. Hans De Cuyper fait remarquer que la demande pour ce type de produits dépend d'aspects fiscaux, de la concurrence avec d'autres produits, du climat boursier ainsi que du contexte économique, et reste donc volatile.

Les assurances de groupe présentent encore une croissance, mais celle-ci ralentit considérablement et reste bloquée à 1,3 % contre 9 % en 2018. Par ailleurs, les assurances pension pour travailleurs indépendants et dirigeants d'entreprise connaissent une croissance soutenue et régulière.

Sur le plan politique - et dans l’attente de la formation d’un nouveau gouvernement - les assureurs estiment qu’il est grand temps de réformer l’assurance contre le terrorisme. Le souci d’améliorer la prise en charge des victimes continue de figurer en tête de leurs priorités. Le gouvernement précédent a laissé en rade le projet d’organiser une indemnisation intégrale et rapide de toutes les victimes de lésions corporelles. C’est la raison pour laquelle les assureurs demandent au prochain gouvernement d’inscrire ce point tout en haut de son agenda. Les victimes insistent pour une reconnaissance officielle par les autorités, un meilleur accompagnement et une amélioration des règles d’indemnisation. Les assureurs sont, certainement au regard du fait qu’ils s’occupent quotidiennement du règlement de dommages humains, les mieux placés pour contribuer à l’accomplissement de cette tâche, avec leurs compétences et leurs moyens, même en cas d’attentats.

Dans deux longues interviews, Hans De Cuyper et Jef Van In se penchent sur l’avenir du secteur belge de l’assurance et sur les potentiels dangers qui le guettent.

Hans De Cuyper examine l’impact sur le secteur de l’assurance de la faiblesse persistante des taux d’intérêt. Le CEO d’AG Insurance tire la conclusion que, malgré la faiblesse des taux d'intérêt, le marché de l’assurance sur la vie repose et continuera de reposer sur de bonnes bases.

Jef Van In, CEO d’AXA Belgium, souligne la nécessité d’une transformation numérique du secteur belge de l’assurance et réfute le catastrophisme que suscite parfois cette évolution.

Vous pouvez consulter le rapport annuel complet sur le site assuralia.be.

 

 

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